Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 81, fascicule 2
EAN13
9782252036730
ISBN
978-2-252-03673-0
Éditeur
Klincksieck
Date de publication
Collection
Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes
Nombre de pages
256
Dimensions
24 x 16 x 1,3 cm
Poids
462 g
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes volume 81

fascicule 2

Klincksieck

Revue de philologie, de littérature et d'histoire anciennes

Indisponible
Aude COHEN-SKALLI. – Oί περί τòν 'Pωμύλον: le motif du « fondateur » dans le fragment VII, 5 de la Bibliothèque historique de Diodore de Sicile (p. 229-242)
Après avoir reconsidéré le statut et l'édition du Fr. VII, 5 de la Bibliothèque historique tel qu'il est proposé par l'édition Vogel, et avoir montré l'existence de deux doublets transmis par Eusèbe et Georges le Syncelle, on propose une analyse linguistique de la tournure Oί περί τòν 'Pωμύλον, interrogeant ainsi la variante de la fondation de l'Urbs proposée par Diodore.

Emmanuel DUPRAZ. – Les démonstratifs et la catégorie de la personne en sabellique (p. 243-270)L'examen de l'ensemble des attestations des démonstratifs sabelliques permet des hypothèses sur le fonctionnement sémantique et pragmatique de ceux-ci. Deux grammèmes, *eko-/*ekso- et *esto-/*esmo-, semblent sémantiquement proximaux, et un troisième, *ollo-, distal. Le grammème *esto-/*esmo- se distingue d'*eko-/*ekso- en ce qu'il est pragmatiquement marqué, d'où un moindre figement syntaxique. Aucun de ces démonstratifs n'est en relation sémantique avec la catégorie de la personne.

Lorenzo FERRONI. – Pour une nouvelle édition du Ion platonicien: les sources primaires et l'indépendance du Marc. gr. 189 (S) (p. 271-290)
La constitution du texte de la VIIe Tétralogie platonicienne se fonde, traditionnellement, sur trois manuscrits: le Marc. gr. App. Class. IV 1 (X sec.; T), le Vind. suppl. gr. 7 (XI sec.; W) et le Vind. suppl. gr. 39 (XIII sec.; F). Il est possible d'inscrire le trois témoins dans un stemma codicum qui montre le couple T W opposé à F: ce travail présente les résultats d'une nouvelle collation des trois manuscrits, dont le statut de témoins indépendants est confirmé. En plus, un nouvel examen autoptique permet d'ajouter à TWF, dans le rôle de source primaire pour le Ion, le Marc. gr. 189 (XIV sec.; S), pour lequel on peut penser à une filiation indépendante de la même source de F.

José Luis GARCIA RAMON et Bruno HELLY. – Εννδια Κορουταρρα (« celle qui dote de nourriture, de croissance») et autres divinités kourotrophes en Thessalie (P. 291-312)
Un petit monument votif publié en 2001 par P. Chrysostomou dans le Bulletin du Musée Bénaki porte une dédicace à la déesse Ennodia désignée comme Κορουταρρα. Le texte doit probablement être attribué à la Théssalie: c'est bien dans cette région en effet que le culte d'Ennodia est le plus attesté. Nous présentons ici une interprétation de l'épithète comme nom d'agent au féminin (avec le suffixe ταρρα déjà connu en Thessalie) du léxème sous-jacent κόρος « satiété » (*« nourriture », « croissance »: kórh1-o-), cf. att. korevnnumi « rassasier »: l'épithète Κορουταρρα est donc issu de *koro¯-t(e)ri7a- « celle qui fait grandir », plus précisément « celle qui dote de nourriture/croissance », correspondant à *κορω- du type στεфανω- « couronner » (*« doter d'une couronne »).
Cette interprétation conduit à caractériser Ennodia comme une divinité kourotrophe de la Thessalie, comme le sont aussi, dans la même région, Artémis, Brimô, Hékatè Leukathéa, Pasikrata et Appolon lui-même, notamment dans le sanctuaire qui lui était consacré à Pagasai et que les fouilles récentes de l'université de Thessalie ont permis de mieux connaître.

Jean-Yves GUILLAUMIN. – Camarsus et carmasis dans les Casae litterarum du corpus des arpenteurs romains (p. 313-322)
Camarsum et carmasis sont des déformations de carbasus, « lin », d'où « document cadastral établi sur une toile de lin ».

Claire LEFEUVRE. – Λακαταπύγων (Aristophane, Ach. 664), hom. αίφηρός, λαιφηρός et le prétendu préfixe intensif λα (p. 323-342)
Le préfixe intensif λα - posé par les grammairiens anciens est un terme fantôme. Il repose sur une mauvaise interprétation du composé Λακαταπύγων d'Aristophane (Ach. 664) qui signifie non pas « très καταπύγων » mais «καταπύγων public » et est un composé de λαός « peuple » avec la même forme non attique que dans les anthroponymes du type Λαμαχος, nom d'un stratège athénien mis en scène dans les Acharniens avec lequel λακαταπύγων forme un jeu de mots. Les composés en γαι- qu'on rapproche d'ordinaire de ce γα- (anthroponymes de type Λαισθένης) n'ont rien à voir avec λαός et sont des composés de λιλαίομαι « désirer » (Λαισθένης « qui désire la force »), qui reposent sur *lasi-. L'adjectif homérique λαιψηρός n'est pas davantage un composé avec le λα- intensif, mais une forme de αίψηρός altérée par analogie. Les rapprochements mycéniens et l'étymologie proposés par J. Taillardat (1992) doivent donc être abandonnés.

Philippe MOREAU. – Cicéron, Epistulae ad familiares, I, 9, 15: un « mémorial » de la conjuration de Catilina? (p. 343-350)
Dans Fam. I, 9, 15, Cicéron ne fait pas référence à un « mémorial » de la conjuration de Catilina qu'il aurait élevé en 63 à l'invitation du sénat, mais au portique de Catulus, que le sénat lui avait donné mission en 63 de restaurer en effectuant une locatio operis. Ces travaux, de même que la démolition du portique par Clodius en 58 et sa reconstruction, sont une nouvelle attestation des affrontements idéologiques entre optimates et populares s'exprimant à la fin de la République à travers des monumenta (trophées de Marius, temple de Jupiter Capitolin) investis d'une signification politique depuis la guerre civile qui opposa Marius et Sulla.

Antoinette NOVARA. – Un couple virgilien sublime: Énée et Créuse (p. 351-372)
On lira ici comment, dans la dernière partie de l'Énéide II, Virgile a exalté le couple d'Énée et de Créuse, les parents d'Iule, couple donc à l'origine de la gens Iulia : l'étude tente de montrer l'originalité de l'élaboration virgilienne qui fait voir en ce couple, que les événements séparent dans la dernière nuit de Troie, un amour conjugal réciproque inébranlable, et une grandeur humaine surpassant les unions mythiques d'Orphée et d'Eurydice, d'Alceste et d'Admète. C'est un exemplum « romano-troyen » sublime d'amour conjugal que Virgile a présenté au commencement de la gens Iulia et de l'aventure historique qui mène à la Rome augustéenne.

Fabrice POLI. – Note de lexicologie et d'épigraphie rémoise: lat. uernacellus (p. 373-378)
Réexamen d'une inscription latine de Reims (CIL XIII, 3285), découverte en 1899, dans laquelle figure le nom uernacellus, « petit esclave né dans la maison », qui n'était auparavant documenté que chez les lexicographes et dont c'est ici la première attestation directe.
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