Camarade V.

Mathématicien de réputation mondiale, le camarade V. est enfermé dans un hôpital psychiatrique. Pourquoi est-il là ? Parce que sa santé mentale est déficiente, prétendent les autorités de ce pays totalitaire mais non identifi é. Parce qu'il s'agit d'un internement arbitraire pour raisons politiques, affirme le camarade V. Mais voici la version du psychiatre : le camarade V. souffre de schizophrénie et n'est pas un grand personnage mais un simple ouvrier qui a raté sa vie et a fui le réel pour se réfugier dans le rêve. Or cette version apparaît brusquement douteuse lorsque le psychiatre, ne parlant plus de son patient mais de lui-même, oublie de surveiller sa plume. Est-il vendu aux autorités ? Ne serait-ce pas plutôt lui le «fou» ? D'une habileté presque diabolique, ce roman se présente à la fois comme un réquisitoire contre les méthodes imposées aux asociaux en pays totalitaires, et comme une étude passionnante sur un problème qui dresse actuellement les uns contre les autres psychiatres et anti-psychiatres : la définition de la folie.