Le livre des trépassés
EAN13
9782809800470
ISBN
978-2-8098-0047-0
Éditeur
Archipel
Date de publication
Collection
Suspense
Nombre de pages
500
Dimensions
24 x 15,3 cm
Poids
617 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Code dewey
849
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Le livre des trépassés

De ,

Archipel

Suspense

Indisponible
DES MÊMES AUTEURS

Supersitition (Relic), Robert Laffont, 1996 ; rééd. L'Archipel, 2008.
Cauchemar génétique, Robert Laffont, 1997.
Le Grenier des enfers, Robert Laffont, 1999.
Le Piège de l'architecte, Robert Laffont, 2000.
Ice Limit, L'Archipel, 2002.
Les Sortilèges de la cité perdue, Robert Laffont, 2003.
La Chambre des curiosités, L'Archipel, 2003.
Les Croassements de la nuit, L'Archipel, 2005.
Le Violon du diable, L'Archipel, 2006.
Danse de mort, L'Archipel, 2007.

DE DOUGLAS PRESTON

Jennie, Robert Laffont, 1997.
Le Codex, L'Archipel, 2007.
T-Rex, L'Archipel, 2008.

Ce livre a été publié sous le titre
The Book of the Dead
par Warner Books Inc., New York, 2006.

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eISBN 978-2-8098-0980-0

Copyright © 2006 by Splendide Mendax Inc. and Lincoln Child. Copyright © L'Archipel, 2008 pour la traduction française.

1

La lumière du petit matin jetait un éclat doré sur les gravillons du chemin conduisant à l'entrée du personnel, les premiers rayons du soleil se reflétant sur la guérite de verre postée devant le porche de granit du Muséum d'histoire naturelle de New York. À l'intérieur de la guérite, une silhouette prostrée trahissait la présence d'un gardien âgé. Le vieil homme tirait d'un air satisfait sur une pipe Calabash, profitant pleinement de ces fausses journées de printemps que connaissent parfois les New-Yorkais en février, incitant jonquilles et crocus à pointer le bout du nez pour mieux s'étioler sous l'effet du gel quelques jours plus tard.

— ‘Jour, professeur, disait invariablement Curly à tous ceux qui défilaient devant son refuge, du plus humble employé au scientifique le plus diplômé. Les conservateurs se succédaient, les plus intrigants connaissaient un bref moment de gloire à la tête de la vénérable institution avant de disparaître dans les oubliettes de l'Histoire, les anonymes labouraient la terre de leur quotidien avant d'y reposer à jamais, mais Curly restait là, fidèle au poste. Il faisait partie des meubles, au même titre que le dinosaure géant accueillant les visiteurs dans le grand hall d'entrée.

— Salut, grand-père !

Les sourcils froncés, Curly se redressa, choqué par tant de familiarité, et eut tout juste le temps de voir un coursier glisser un paquet à travers l'ouverture de la guérite où il atterrit sur une tablette, à côté du tabac et des moufles du vieil homme.

— Une seconde ! s'exclama Curly en adressant de grands gestes au coursier qui s'éloignait. Attendez !

Mais le coursier chevauchait déjà sa grosse moto, les sacoches remplies des courses de la journée.

— Sacrebleu, grommela Curly en examinant le paquet.

Un colis de vingt centimètres sur trente, moyennement épais, enveloppé dans un méchant papier kraft entouré de ficelle à l'ancienne. Il était si abîmé que Curly se demanda un instant si le coursier n'était pas passé sous les roues d'un camion. L'adresse était rédigée d'une écriture enfantine : À l'attention du conservateur du département des roches et minéraux, Muséum d'histoire naturelle.

Curly dégagea d'un doigt le culot de sa pipe en examinant le paquet d'un air dubitatif. Chaque semaine, des enfants faisaient parvenir au Muséum de précieuses « donations », le plus souvent des insectes écrasés et des pierres sans intérêt, des pointes de flèche ou des animaux à demi momifiés. Curly quitta le confort de sa chaise en soupirant et glissa le paquet sous son bras. Il posa sa pipe, ouvrit la porte de la guérite et sortit dans le soleil du matin en clignant des yeux avant de se diriger vers le local du courrier, quelques dizaines de mètres plus loin, de l'autre côté de l'entrée de service.

— Que nous amenez-vous là, monsieur Tuttle? fit une voix derrière lui.

Curly se retourna et vit Digby Greenlaw, le nouveau directeur adjoint des services administratifs, déboucher du tunnel reliant le Muséum au parking du personnel.

Curly ne répondit pas immédiatement. Il n'aimait guère Greenlaw et ses Monsieur Tuttle paternalistes. Quelques semaines auparavant, Greenlaw lui avait reproché de mal vérifier l'identité des visiteurs, prétendant qu'il ne « regardait pas assez attentivement les papiers qu'on lui tendait ». Pourquoi diable les aurait-il regardés attentivement ? Il connaissait de vue tous les employés du Muséum.

— Un paquet, grommela-t-il en guise de réponse.

— Les paquets doivent être déposés directement au service du courrier. Et vous n'êtes pas censé quitter votre poste, répliqua Greenlaw d'une voix sentencieuse.

Curly poursuivit son chemin. Il avait atteint l'âge où l'on sait que le meilleur moyen de traiter les importuns est encore de les ignorer.

Derrière lui, l'administrateur accéléra le pas en haussant la voix, comme s'il croyait son interlocuteur dur d'oreille.

— Monsieur Tuttle ! Je vous ai demandé de ne pas quitter votre poste.

Curly s'arrêta net et se retourna.

— Merci, professeur. C'est gentil à vous de me le proposer, dit-il en tendant à l'autre le mystérieux paquet.

Greenlaw regarda le colis en fronçant les sourcils.

— Je ne vous ai jamais dit que j'avais l'intention de le déposer au courrier.

Mais Curly restait immobile, le bras tendu.

— Ah, là là ! s'énerva Greenlaw en avançant la main.

Il s'arrêta brusquement.

— Drôle de paquet. De quoi s'agit-il?

— Aucune idée, professeur. Un coursier vient de l'apporter.

— On dirait qu'il a été longuement manipulé.

Curly haussa les épaules.

Greenlaw, plus réticent que jamais, se pencha en avant, les paupières plissées.

— Il est tout déchiré. Et même troué... Regardez, il y a quelque chose qui dépasse.

Curly regarda à son tour. L'un des coins du paquet était effectivement déchiré et une fine poudre brune s'en échappait.

— Je me demande bien... fit Curly.

Greenlaw recula d'un pas.

— On dirait de la poudre...

Soudain, sa voix se fit plus aiguë.

— Seigneur ! Qu'est-ce que c'est que ça ?

Curly se figea.

— Mon Dieu, Curly ! Lâchez ça tout de suite ! C'est de l'anthrax! s'exclama Greenlaw en reculant d'un pas mal assuré, le visage paniqué. Une attaque terroriste ! Vite ! La police ! Je suis contaminé ! Mon Dieu, je suis contaminé !

L'administrateur trébucha et s'étala sur le dos. Il se releva précipitamment en s'écorchant les mains sur le gravier et s'éloigna à toutes jambes. Deux gardiens sortirent en courant de leur poste de garde. Le premier intercepta Greenlaw tandis que son collègue se précipitait sur Curly.

— Qu'est-ce que vous faites ? !! hurla Greenlaw. Lâchez-moi! Appelez police secours !

Son paquet à la main, Curly ne bougeait pas, incapable de faire un geste, dépassé par les événements.

Les gardiens reculèrent, Greenlaw sur leurs talons. L'espace d'un instant, le temps sembla s'arrêter, puis une alarme retentit dont le hululement assourdissant se répercuta sur les murs du bâtiment. Moins de cinq minutes plus tard, plusieurs sirènes déchiraient l'air et des policiers en uniforme se précipitaient dans une débauche de gyrophares et de crachotements de radio, déroulant de la bande plastique jaune afin de délimiter un périmètre sanitaire, hurlant des ordres dans leurs mégaphones pour maintenir la foule à distance tout en ordonnant à Curly de lâcher le paquet et de reculer.

Mais Curly ne lâchait pas sa proie et ne reculait pas. Transformé en statue de sel, on l'aurait dit hypnotisé par la mystérieuse poudre brune qui s'écoulait inexorablement du paquet, formant un petit tas à ses pieds.

Deux personnages étranges revêtus d'amples combinaisons blanches, le visage protégé par une capuche munie d'une visière transparente, s'approchèrent lentement, les bras écartés. Curly se souvint brusquement d'un vieux film de science-fiction vu autrefois. L'un des hommes le saisit par les épaules tandis que son collègue lui prenait des mains l'étrange paquet et le déposait avec d'infinies précautions dans une boîte en plastique bleue. Puis le premier type dirigea Curly à l'écart et lui passa longuement sur le corps un curieux aspirateur. Tout en l'aidant à...
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