Brancusi contre États-Unis

Arnaud Nebbache

Dargaud

  • Conseillé par (Libraire)
    28 janvier 2023

    Conseillé par Coralie

    Fin 1927, s'ouvre, aux États-Unis, un procès scruté de près par le monde de l'art. Brancusi, un sculpteur français vient de vendre un bronze à un collectionneur américain. Arrivé au port, l'œuvre est lourdement taxée par les douanes alors même que les œuvres d'art en sont normalement exemptées.
    Le procès qui débute va voir défiler des spécialistes de tous horizons venant donner leur avis sur cet "Oiseau Bronze" : techniques utilisées, implication de Brancusi dans sa création, intérêt de la création pour l'art, etc.
    Ce procès, ces échanges, majeurs pour l'époque, vont asseoir l'idée de création, d'intemporalité et de libre expression et rendre, par la même occasion, Brancusi totalement obnubilé par cette histoire qui remet en cause son statut d'artiste. Arnaud Nebbache, connu en illustration jeunesse, met la poésie de ses traits et la qualité de ses couleurs au service de cette histoire fascinante, qui dit tant de notre rapport à l'art moderne.
    Cet article a été rédigé par Coralie Sécher pour le Magazine Page.


  • Conseillé par (Libraire)
    23 janvier 2023

    C'est quoi l'art ? Magnifique réponse en BD

    Quel titre étrange. Brancusi, le célèbre sculpteur d’origine roumaine, dont l’histoire artistique n’a pas retenu un goût particulier pour la violence, se serait attaqué seul à la grandissime Amérique? Rien de cela mais « Brancusi contre Etats Unis» est la dénomination officielle d’une simple procédure judiciaire intentée par le sculpteur à l’Etat américain. En 1926, les sculptures de Brancusi traversent l’Atlantique pour une grande exposition new-yorkaise. A leur arrivée elles sont considérées non pas comme des oeuvres mais comme des objets industriels soumis aux droits de douane. Ce qui pourrait passer comme une simple anecdote va devenir l’occasion d’un questionnement sur les définitions d’une oeuvre d’art et du statut de son créateur. Le dessinateur rouennais Arnaud Nebbache, dont c’est la première bande dessinée, s’empare du sujet en alternant les scènes du procès avec minutie telles qu’elles ont été rapportées par Marcel Duchamp spectateur attentif et engagé de la salle d’audience, et l’attente inquiète du verdict, pleine de doutes sur sa pratique artistique, du sculpteur de retour à Paris.

    On dit de ce procès exceptionnel qu’il fixa les contours et les principes de l’art moderne, de l’art abstrait en particulier, en faisant sauter les limites imposées d‘un domaine défini jusqu’alors par le réalisme, l’unicité de l’œuvre, la réalisation de la main seule de l’artiste.

    Le dessin nous accompagne dans cette promenade à travers l’expression artistique et il nous transporte de plaisir. De grands aplats en trichromie, dont les couleurs dominantes changeantes alternent avec les lieux, les époques et un trait stylisé apportent les respirations nécessaires qui trouvent leur conclusion sur des pages magnifiques du bord de mer normand.