Laure M.

18,00
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2020

Une réflexion sociale et une ode à l'amitié

Le narrateur, surnommé Stress, est un « blanc » qui a grandi avec sa mère dans le quartier du Panier. D’un coté, il hérite de l’éducation culturelle de sa mère, lettrée et engagée. De l’autre, il se construit dans une vie de quartier pauvre, cosmopolite, bagarreuse, torturée mais aussi touchante, drôle, solidaire. C’est ici qu’il se lie d’amitié avec cinq gars tous venus d’ailleurs : Nordine, Ichem, Kassim, Djamel et Ange. Avec eux, il fait les quatre cents coups. Puis vient le jour où le quartier se disloque. Les politiques urbaines se saisissent d’un nouveau phénomène : la gentrification, processus par lequel des quartiers populaires se voient profondément transformés par l’arrivée de nouveaux habitants issus de classes moyennes et supérieures, à savoir des « bobos » ou des « Venants » comme Stress et sa bande les nomment. C’est un peu ça que souhaite nous montrer l’auteur : un paysage social et urbain de Marseille. Nous raconter aussi ce que sont devenus ses amis, des invisibles qui n’ont pas su suivre la hausse des prix fonciers. Aujourd’hui, ils sont « chauffeur de bus, agent de sécurité, dealer, RSA ». Tout le roman est un va-et-vient entre leur adolescence et leur vie d’adulte. Et lui, Stress, cherche à faire un film de ces vies-là. Le roman, c’est l’histoire de ce film inabouti. Les mots supplantent l’image. Des mots imagés, contemporains, drôles, parfois acides… Une langue à découvrir !

Roman

Les Éditions Noir sur Blanc

16,00
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2020

Fatima Daas, elle est « la mazoziya, la petite dernière » d’une famille musulmane. Elle est l’auteure de ce premier roman. Ainsi, elle esquisse un autoportrait muni d’une prose vive, chahutée, délicieusement moderne. Fatima Daas est le sujet même de ce long poème qui est le lieu d’une inquiétude et d’une interrogation : croyante et lesbienne, comment joindre ce qui semble inconciliable aux yeux d’une culture, d’une religion ? Par sa plume, l’auteure se dévoile, contourne un tabou, expose un fait aussi difficile soit-il. Car il est emprunt de culpabilité mais aussi d’affirmation : Fatima Daas est homosexuelle et croyante. Chaque chapitre débute par la même phrase « je m’appelle Fatima Daas ». Phrase incessamment reprise, telle une incantation, et qui ne fait qu’affirmer l’existence de cet être touchant et sincère. Sincère dans sa relation à Dieu – elle nous décrit des rituels et prières, beaux, presque apaisants. Sincère dans l’amour qu’elle porte à une femme. Et sincère dans celui qu’elle exprime en silence auprès des siens. L’amour, un sentiment très présent dans ce roman. L’auteure le questionne par fragment. Universel, il n’a pas seulement besoin de culture, ni de religion pour exister et nous interpeller, nous lecteurs.

Roman

Sabine Wespieser Éditeur

20,00
Conseillé par (Libraire)
17 septembre 2020

Mauvaise herbe. Une adventice qui repousse sans cesse. Pourtant, la finalité est de l’accepter… alors pourquoi arracher ce qui est enraciné ? Un paradoxe que l’héroïne endure. Née au Liban, en pleine guerre civile, elle grandit parmi ces plantes irrégulières et clandestines qui vont façonner sa personnalité si singulière. Dès l’enfance, elle se sent différente. Sa famille n’appartient à aucune faction religieuse, ni parti politique. Où se situer dans la société quand celle-ci demande de choisir un camp ? À douze ans, sa famille s’exile à Paris, laissant le père au pays. Le déracinement continue. La dépression s’immisce dans sa vie d’adulte. Puis vient un nouveau souffle au sein de ces herbes folles. Un premier roman qui se lit comme un long poème. Une ode à la singularité, qui pour être comprise, doit s’investir d’un chant universel.

Le vent sur les pierres

Liana Levi

17,00
Conseillé par (Libraire)
8 juin 2020

Nous sommes à la fin du XIXe siècle. Nézida est une jeune protestante belle et indomptable. Elle rêve d'un ailleurs. Alors, elle quitte son village de la Drôme pour explorer la ville de Lyon. Elle ne renie ni ses racines ni ceux qu'elle aime, elle souhaite seulement être soulevée par un vent de liberté. Vive et spontanée, elle ne sera qu'une fugitive beauté. C'est l'histoire d'une vie courte mais lumineuse. Chaque chapitre est la voix d'un de ses proches. Ils nous racontent ce personnage singulier, avec des mots teintés d'admiration et de bienveillance. Un très beau roman qui nous offre, généreusement, le portrait d'une femme "précurseure" !

Roman

Au Diable Vauvert

9,00
Conseillé par (Libraire)
5 juin 2020

C'est tarantinesque et on se régale !

"La pire personne monde" désigne en premier lieu le narrateur, un cameraman grossier et immoral qui, à court d'argent, convainc son ex-femme de l'embaucher sur un tournage de télé-réalité, dans les îles pacifiques. Au cours de son voyage, notre anti-héros fait face à une série de catastrophes rocambolesques. Nous suivons son périple, ébahis et dans lequel on s'aperçoit que tous les personnages sont inconvenants. L'auteur les dote d'un langage cru et vulgaire à souhait. Il ne lésine pas sur l'humour, perlé de répliques cinglantes, outil ingénieux pour se moquer des incrédulités humaines. Ce roman est une satire déjantée et outrancière, la critique d'un cynisme moderne. Et dans ce monde contaminé par l'absurde, les protagonistes n'ont pas le cœur aux délicates intentions. L'humour graveleux, seul viatique pour survivre. C'est tarantinesque et on se régale !