Toute sa vie, Muddy Waters restera fidèle à son blues natal, celui du Delta du Mississippi. Sa grand-mère avait beau lui répéter quand il jouait ou chantait « Fils, tu es en train de pécher. Tu joues pour le diable », Muddy Waters continuera de vibrer pour le blues toute sa vie. Né en 1915, il part pour Chicago suite à sa rencontre avec Alan Lomax qui l’enregistre en 1941 sur la plantation où il travaille. Marqué par Son House, qui reste sa grande influence, il a beaucoup soutenu et encouragé les autres musiciens. Dans les années 60, Muddy Waters aura aussi une grande importance pour des groupes tels que les Rolling Stones ou les Kinks. Cette biographie est un hommage à une des voix les plus chaudes et les plus émouvantes du blues.

"Blues in the Mississippi" night a d’abord été un enregistrement. En effet, en 1947, Alan Lomax, inlassable collectionneur de ballades et de « folk songs » du Sud des États-Unis (dont la vie a été formidablement adaptée en bande dessinée par Franz Duchazeau) réunit trois bluesmen de la région du Delta dans un studio à New York en leur posant cette question : « Tous les trois, vous avez vécu avec le blues toute votre vie, mais ici personne ne comprend ce que ça veut dire. Dites-moi ce que c’est que le blues. » Et tous les trois racontent la solitude, l’errance et la ségrégation, entre deux éclats de rire. Ce texte est donc la retranscription de cette conversation à laquelle a été ajouté un historique rapide. Ce livre est bouleversant à la fois de tristesse et de vie.

Connaissez-vous ce mythe du club des 27 ? Cette histoire à la fois sinistre et fascinante dans l’histoire du rock’n roll ? Elle commence avec l’histoire de Robert Johnson, guitariste génial et maudit qui aurait vendu son âme au diable à un carrefour pour un talent musical hors du commun. Les deux auteurs ont décidé d’aller chercher la vérité derrière la légende, et grâce à un travail de recherches extrêmement poussé et minutieux, sont revenus sur la vraie vie de Robert Johnson : un musicien né dans la pauvreté, qui refusa de travailler dans les plantations et qui noya souvent son désespoir dans les soirées trop arrosées et les filles d’un soir. Cette plongée historique dans le Mississippi du début du XXe siècle vous donnera envie d’aller vous perdre dans les notes graves et désespérées du bluesman légendaire.

Ma Rainey n’est pas l’inventrice du blues, mais elle a été un peu oubliée, alors qu’elle a très largement contribué à sa diffusion en l’incarnant. Elle fut une pionnière en quelque sorte, et le titre de « Mère du blues » est tout à fait mérité. Il faut d’ailleurs rappeler que Ma Rainey a été le modèle de Bessie Smith, Louis Armstrong, Billie Holliday et d’autres encore. Cette femme exceptionnelle, née en 1886, a chanté toute sa vie sa fierté d’être noire, bisexuelle et indépendante, ce qui n’est pas rien pour l’époque ! Le livre de Steven Jezo-Vannier vient nous rappeler l’importance de cette artiste qu’il nous fait découvrir de l’âge de 16 ans, alors qu’elle s’appelle encore Gertrude Pridgett, jusqu’à sa mort en 1939. N’hésitez pas à voir le film "Le Blues de Ma Rainey" pour prolonger votre lecture.

Pour qui n’a jamais entendu parler du kudzu, il faut savoir que c’est l’une des plantes les plus envahissantes au monde. Le kudzu croît très rapidement et produit des racines tuberculeuses qui recouvrent tout sur leur passage. C’est en partie à cause de ce végétal incontrôlable que la ville de Redbluff, Mississippi, agonise. Le shérif Myer tente d’y exercer encore son métier tandis qu’une vieille Cadillac y tombe définitivement en panne et qu’un certain Colburn y installe son atelier. Les démons intérieurs sont tapis tout près et une lente tragédie peut se mettre en place. « Noir c’est noir », "Blackwood" le bien nommé pourrait-on dire. Le lecteur à son tour se sent piégé par cette plante invasive et le passé lourd des personnages.