Librairie coiffard

Conseillé par (Libraire)
9 novembre 2020

Conseillé par Marion

Léone, 21 ans, habite Paris, ne sait pas vraiment ce qu'elle veut faire de sa vie. Elle est une grande fan de punk et plus particulièrement des Pussy Riot. Comme ce groupe de punk féministe russe, Léone et ses deux meilleures amies, Pauline et Céleste, ont monté un groupe et au travers de leurs chansons et de leurs actions artistiques, font passer des messages aux esprits les plus étriqués de la capitale. Léone a son petit tempérament et sait se servir de ses poings s'il le faut. Rebelle dans l'âme et en colère contre la Terre entière, elle va faire la rencontre lors d'une soirée d'un garçon qui partage ses idées, à savoir le bel Octave. De fil en aiguille, ces deux-là se rapprochent, Léone fait ainsi la connaissance des surprenants colocataires d'Octave. Dès lors, Léone se radoucit, fait des plans sur la comète, goûte au bonheur. Mais il y aura des embûches sur la route avec l'ennuyeuse présence d'un groupe fasciste appelé Groupuscule, la famille particulière de Léone, l'employeur d'Octave aux connaissances douteuses et puis les deux enfants, que dis-je, des deux petits diables que garde habituellement Léone et qui adorent lui faire des tours.
Un univers très drôle à suivre, où Léone nous étonne de page en page. En soi, une Georgia Nicholson bien déjantée que vous apprécierez dès le prologue.
A partir de 13 ans.

Conseillé par (Libraire)
3 novembre 2020

Conseillé par Marie-Laure

Ce nantais avait déjà retenu notre attention avec "Jusqu'à la bête" publié en 2017, roman qui se passait dans un abattoir près d'Angers. Dans ce nouveau roman, on retrouve sa passion pour l'Europe de l'Est (cf." Prague, Faubourg Est", 2014).
"Demain la Brume" est un roman choral qui se déroule dans les années 1990 alors que la Yougoslavie est au bord de l'implosion.
Katia, adolescente punk s'ennuie profondément dans sa ville de Nevers. Elle rencontre Pierre-Yves, jeune homme marginal qui au nom de la liberté, est de tous les combats et n'est pas à une contradiction près.
Alors quel rapport avec la Yougoslavie ? On alterne entre les chapitres intitulés "ici" (Nevers) et "là-bas" (Yougoslavie).
Là-bas, on rencontre Damar, musicien qui croit en la Yougoslavie unifiée et cosmopolite. Il forme un groupe de musique avec Jimmy, lui-même croate, qui se nomme "Les bâtards célestes". Ils feront un énorme tube "Fuck Yu", Yu pour Yougoslavie, tube qui sera très mal interprété. Enfin Nadia vient fermer ce triangle. Elle est serbe et vit à Vukovar, ville qui sera fortement touchée par la guerre.
Ce roman montre de façon remarquable, comment les dirigeants au nationalisme exacerbé ont manipulé les jeunes du pays pour en faire des combattants. Que ce soit "ici" ou "là-bas", la bêtise et la volonté identitaire est partout.

Liana Levi

22,00
Conseillé par (Libraire)
3 novembre 2020

Conseillée par Marie-Laure

Nous sommes nombreux à avoir lu et aimé "Désorientale" paru en 2016. "Arène" est une histoire complètement différente mais à la construction tout aussi époustouflante.
Voici un roman choral qui s'inspire de ce qu'on appelle "l'effet papillon", ou comment un évènement insignifiant entraîne le chaos. Ici, c'est le vol d'un téléphone portable qui va tout déclencher.
Benjamin Grossman, responsable de la filière française BeCurrent (plateforme de séries concurrente de Netflix) est un jeune homme à qui tout réussit. Il décide enfin de rendre visite à sa mère, qu'il avait délaissée au profit de sa carrière, dans son ancien quartier de Belleville.
Dans un bar où il achète des cigarettes, il croit qu'un jeune homme en survêtement lui a volé son téléphone. Benjamin Grossman le poursuit et s'ensuit une altercation. Le lendemain, il apprend que ce jeune homme est mort. Est-il responsable ? Une jeune flic retrouve le corps, pensant qu'il s'agit d'un SDF qui a trop bu, elle tente le réveiller en essayant de le bouger avec son pied. La scène sera filmée par une adolescente du haut de son immeuble. La vidéo est aussitôt postée. On crie
à la bavure policière. La tourbillon de la violence est enclenché.
Négar Djavadi nous dresse un portrait vivant de notre société : brutalité des quartiers, danger des réseaux sociaux, récupération politique, etc. Sans manichéisme, elle laisse le lecteur se faire happer dans la spirale. Au passage Négar Djavadi nous rappelle aussi combien Paris est une ville de cinéma.
Le roman est aussi captivant qu'une série qui pourrait être diffusée sur BeCurrent. Chaque fin de chapitre nous donne envie de commencer le suivant. "Arène" est un roman brillant, passionnant et addictif !

Les Éditions Noir sur Blanc

22,00
Conseillé par (Libraire)
20 octobre 2020

Conseillé par Stéphanie et Manon R.

"Les Oxenberg et les Bernstein" s'ouvre par un prologue qui donne immédiatement le ton au livre. Dans ce prologue, Suzy Bernstein s'adresse directement au lecteur. Elle nous apprend que l'Amérique donne et que la famille de son mari achète, trie, recycle et revend sur le marché ce que l'Amérique a donné. Les produits "Vintage" sont devenus la spécialité et la raison de la fortune des Bernstein.
Ce que Suzy Bernstein nous dit aussi, c'est qu'elle a cherché un écrivain roumain sans agent et pas trop ventripotent pour lui confier une double mission : lire et retravailler les pages qu'elle a elle-même écrites sur sa vie afin de les entrelacer avec une autre histoire qui lui a été "offerte clé en main" nous confie-t'elle. C'est ainsi que l'écrivain Cătălin Mihuleac a été choisi!
Le lecteur, après avoir découvert la façon dont Sânziana, future Suzy, rencontra son mari en Roumanie, se trouve plonger soixante ans en arrière dans la ville de Iaşi. Plus précisément au sein d'une famille juive : les Oxenberg. Monsieur est gynécologue et réputé dans toute la ville comme étant un obstétricien "aux doigts beethovéniens". Il vient d'offrir une voiture à sa charmante épouse. Ils forment une séduisante famille, entourés de leurs enfants Lev et Golda, et d'Elisa la grand-mère. Mais nous sommes en 1938 dans la deuxième plus grande ville roumaine et si les Oxenberg ne veulent pas admettre la montée de l'antisémitisme et du fascisme, le lecteur lui, le perçoit avec inquiétude.
Il y a un secret caché quelque part. On le sent. Il y a forcément un lien entre ces deux familles, on le sent aussi. Et Cătălin Mihuleac nous tient en haleine grâce à un don pour la narration et un humour caustique.
Quand ce roman est paru en Roumanie et en Allemagne, il a fait beaucoup parlé de lui car pour la première fois un livre évoquait ouvertement le pogrom effroyable et trop ignoré par l'Histoire : celui de Iaşi en 1941.
Alors l'auteur n'épargne rien à son lecteur mais il a su trouver le ton pour nous faire osciller entre larmes et sourires pour nous raconter des histoires de vies presque ordinaires bouleversées par la grande Histoire.

Conseillé par (Libraire)
15 octobre 2020

Conseillé par Marion

Le monde de Jude et de ses soeurs plonge dans les ténèbres quand elles se retrouvent privées de leurs parents en une seconde par un homme prétendant être le père de la plus âgée. Pire, il dit qu'elle appartient à un autre monde, Terrafae. Elles y sont emmenées pour y grandir et trouver leur place. Nous retrouvons Jude à ses 17 ans dans une nouvelle existence, un monde où tout lui est étranger.C'est d'ailleurs ainsi qu'elles sont traitées à Terrafae, des étrangères, des pestiférées,... des mortelles. Car les créatures qui habitent là-bas n'ont rien à voir avec les humains. Ils sont beaux, immortels, surpuissants.
Ils sont tous gouvernés par un roi, qui a eu un très beau règne et qui veut maintenant déposer la couronne sur la tête d'un de ses six héritiers. Jude prie pour qu'elle ne revienne pas au prince Cardan, son pire ennemi dans le royaume, celui qui la harcèle chaque jour. Les trois soeurs qui jusqu'à maintenant, tentaient tant bien que mal de faire valoir leur nouveau statut de filles du général Madoc, vont être contre leur gré entraînées dans les affaires royales. Et Jude va acquérir un nouveau rôle qui lui vaudra bien son lot de risques et de conséquences. Un premier tome qui se dévore, où chaque chapitre gagne en tension et dont le ressort final est grandiose. Certains chapitres feraient même pâlir le créateur de "Game of Thrones".