Dans le bayou, bien des mystères se cachent et les témoins gênants disparaissent. C'est ce que vont découvrir à leur dépend les trois jeunes nouveaux amis que sont Red, Otis et Shelley. Tout oppose ces enfants mais ils vont apprendre ensemble à découvrir le monde corrompu des adultes en un été fondateur. Johann G. Louis nous livre une bande dessinée aux traits naïfs et à la narration efficace pour aborder avec ingéniosité les problèmes liés à la différence et notamment la ségrégation raciale dans la Louisiane des année 30. L'amitié et la candeur contre l'ignorance et la cruauté. On pense bien sûr au "Tom Sawyer" de Mark Twain, pour la gouaille et l'ingéniosité de ces enfants du Sud.
À partir de 11 ans

Bienvenue à Peaux-Brumes, Louisiane, où la population occupe son temps entre les labos clandestins de méthamphétamine et les combats de catch. Clyde, Ray, le pasteur Riley ou encore son homme de main Chu Chu, tentent de survivre dans ce monde hostile et violent. La corruption et le racisme règnent dans un décor à la moiteur vicieuse et la musique blues dévoile les souffrances et les espoirs d'une galerie de personnages tous prêts à en découdre. Neyef au dessin a récemment été primé pour son excellent "Hoka Hey". Il montre une végétation omniprésente et étouffante qui renforce cette impression de catastrophe à venir. Armand Brard déploie son scénario, parfois complexe, sur les trois tomes de la série estampillée « label 619 ».

Été 1926, les États-Unis ont rarement connu une période estivale aussi pluvieuse. L'hiver s'installe et le temps se calme. C’est au printemps 1927 que la catastrophe survient. Le Mississippi déborde et entraîne avec lui 145 digues, inondant 70 000 m2 de terres, de forêts, de plaines et de villes. La crue touche six états : l'Arkansas, l'Illinois, le Kentucky, la Louisiane, le Mississippi et le Tennessee. Faisant plus de 500 000 déplacés et de nombreuses victimes : c'est une des premières grandes catastrophes naturelles suivies par la presse et par les écrivains dont Faulkner et Wright. Susan Scott Parrish, au travers d'une plongée dans les archives et d'un travail de recherches minutieux sur les différents témoins, nous livre le récit exceptionnel d’un désastre humain et écologique qui marquera durablement la région.

Eddy L. Harris, dans une interview récente, disait que « le Mississippi imaginaire est plus important que le véritable Mississippi » et regrettait que « Twain ait tué l’histoire du Mississippi ». « Après lui, ce n'est plus que du folklore qui s'efforce de le faire revivre, lui et ses personnages » ajoutait-il. D’une certaine façon, Bernard Brigouleix et Michèle Gayral, journalistes passionnés par l’histoire américaine, répondent à Eddy L. Harris en mettant en lumière le rôle décisif du Mississippi dans la formation des États-Unis tels que nous les connaissons aujourd’hui. Enjeu entre les différentes puissance européennes, axe de pénétration, acteur de la Guerre de Sécession, le Mississippi est à la fois porteur d’histoire et formateur de géographie.

Réfugié aux États-Unis en 1853, Élisée Reclus a descendu « le plus long fleuve de la terre » sur un voilier jusqu’à la Nouvelle-Orléans et l’a décrit de manière appliquée et ensorceleuse dans un de ses premiers essais. Le texte se trouve à la fin de cet ouvrage que Ronald Creagh, professeur à l’université de Montpellier, a consacré à ce géographe de talent, précurseur d’une écologie radicale, trop souvent méconnu, et dont la Louisiane a certainement été une source d’inspiration. Il se trouve qu’Élisée Reclus s’est rendu plusieurs fois aux États-Unis, à une période où le pays était déchiré par la Guerre de Sécession. Ses impressions et réflexions de voyage sont donc particulièrement précieuses.